Les éléments actifs des plantes
Les effets curatifs de certaines plantes sont bien connus. La camomille matricaire, par exemple, est utilisée depuis des milliers d’années contre les troubles digestifs. L’aloès était déjà connu du temps de Cléopâtre, où il servait à adoucir la peau. Or, ce n’est que récemment que les éléments actifs à l’origine des actions thérapeutiques des plantes ont été isolés et étudiés. Il est indispensable de connaître la composition des plantes pour comprendre comment elles agissent sur l’organisme.
Les phénols
Il existe une très grande variété de phénols, de composés simples comme l’acide salicylique, molécule donnant par synthèse l’aspirine, à des substances plus complexes comme les composés phénoliques auxquels sont rattachés les glucosides. Les phénols sont anti-inflammatoires et antiseptiques. On suppose ques les plantes, en les produissant, cherchent à se prémunir contre les infections et les insectes phytophages. Les acides phénoliques, comme l’acide rosmanique, sont fortement antioxydants et anti-inflamatoires et peuvent avoir des propriétés antivirales.
Les huiles essentielles
Les huiles essentielles extraites des plantes par distllation sont parmi les principes actifs les plus importants. Les huiles essentielles contenues telles quelles dans les plantes sont des composés oxygénés, parfois d’origine terpénoïde et possédant un noyau aromatique. Les huiles essentielles ont de multiples propriétés. Les huiles essentielles se différencient des huiles fixes ou des huiles obtenues par hydrolyse des glucosides. Les résines, substances huileuses collantes suintant des plantes sont souvent liées aux huiles essentielles (oléorésnes) et aux gommes.
Les flavonoïdes
Les flavonoïdes, présents dans la plupart des plantes, sont des pigments polyphénoliques qui contribuent, entre autres, à colorer les fleurs et les fruits en jaune ou en blanc. Ils ont un important champ d’action et possèdent de nombreuses vertus médicinales. Antioxydants, ils sont particulièrement actifs dans le maintien d’une bonne circulation.
Certains flavonoïdes ont aussi des propriétés anti-inflammatoires et antivirales, et des effets protecteurs sur le foie. Des flavonoïdes, comme l’hespéridine et la rutine, renforcent les parois des capillaires et préviennent l’nfiltration dans les tissus voisins. Les isoflavones, à effets oestrogéniques, sont efficaces dans le traitement des troubles liés à la ménopause.
Les tanins
Toutes les plantes contiennent des tanins à un degré plus ou moins élevé, qui donnent un goût amer à l’écorce et aux feuilles et les rendent impropres à la consommation pour les insectes ou le bétail. Les tanins sont des composants polyphénoliques qui contractent les tissus en liant les protéines et en les précipitant, d’où leur emploi pour « tanner » les peaux. Ils permettent de stopper les hémorragies et de lutter contre les infections.
Les plantes riches en tanins sot utilisées pour retendre les tissus souples, comme dans le cas des veines variqueuses, pour drainer les sécrétions excessives, comme dans la diarrhée, et pour réparer les tissus endommagés par un eczéma ou une brûlure.
Les anthocyanes
Les anthocyanes sont issus de l’hydolyse des anthocyanidines qui donnent aux fleurs et aux fruits leurs teintes bleue, rouge ou pourpre. Ces puissants antioxydants nettoient l’organisme des radicaux libres. Ils maintiennent une bonne circulation, notamment dans les régions du coeur, des mains, des pieds et des yeux.
Les coumarines
Les coumarines, de différents types, se trouvent dans de nombreuses espèces végétales et possèdent des propriétés très diverses. Les coumarines du mélitot et du marronnier d’Inde contribuent à fluidifier le sang alors que les furanocoumarines comme le bergaptène, contenu dans le céleri, soignent les affections cutanées et que la khelline de la khella est un puissant vasodilatateur coronarien.
Les saponines
Principaux constituants de nombreuses plantes médicinales, les saponines doivent leur nom au fait que, comme le savon, elles produisent de la mousse quand on les plonge dans l’eau. Les saponines existent sous deux formes, les stéroïdes et triterpénoïdes. La structure chimique des stéroïdes est similaire à de nombreuses hormnes humaines (oestrogène, cortisone), et de nombreuses plantes qui en contiennent ont un effet sur l’activité hormonale. Les saponines sont souvent expectorantes et facilitent l’absortion des aliments.
Les anthraquinones
Les anthraquinones ont un effet irritant et laxatif sur le gros intestin, provoquent des contractions des parois intestinales et stimulent les évacuations. Elles rendent les selles plus liquides, facilitant ainsi le transit intestinal.
Les glucosides cardiaques
Présents dans différentes plantes médicinales, les glucosides cardiaques comme la digitoxine, la digoxine et la convallotoxine ont une action directe et puissante sur le coeur, aidant à maintenir le rythme cardiaque en cas d’affaiblisement. Ces glucosides sont également diurétiques. Ils contribuent à transférer les liquides des tissus et du système circulatoire vers les conduits urnaires.
Les glucosides cyanogéniques
Bien que ces substances soient à base de cyarure, elles ont, prises à petites doses, un effet sédatif et relaxant sur le coeur et les muscles. De nombreux noyaux de fruits contiennent de fortes quantités de glucosides cyanogéniques, par exemple ceux de l’abricotier.
Les polysaccharides
Ce sont des unités complexes de molécules de sucre liées ensemble que l’on trouve dans toutes les plantes. Du point de vue de la phytothérapie, les polysaccharides les plus importants sont les mucilages « visqueux » et les gommes, présents dans les racines, les feuilles et les graines. Le mucilage et la gomme absorbent de grandes quantités d’eau, produisant une masse gélatineuse qui peut être utilisée pour calmer et protéger les tissus enflammés, par exemple quand la peau est sèche et irritée ou la paroi des intestins enflammée et douloureuse. Certains polysaccharides, comme les glucomannanes et les pectines, sont utilisés en cosmétologie.
Les glucosinolates
Présents uniquement dans les espèces de la famille des moutardes et des choux, les glucosinolates provoquent un effet irritant sur la peau, causant inflammation et ampoules. Appliqués comme cataplasme sur les articulations douloureuses, ils augmentent le flux sanguin dans la zone irritée, favorisant ainsi l’évacuation des toxines. Lorsqu’on les ingère, les glucosinolates se désagrègent et produisent un goût très prononcé. Le radis et le cresson de fontaine sont des plantes glucosinolates typiques.
Les substances amères
Les substances amères forment un groupe très diversifié de composants dont le point commun est l’amertume de leur goût. Cette amertume stimule les sécrétions des glandes salivaires et des organes digestifs. Ces sécrétions augmentent l’appétit et améliorent la digestion. Avec une meilleur digestion, et l’absortion des éléments nutritifs adaptés, le corps est mieux nourri et entretenu.
Les alcaloïdes
Formant un groupe très large, les alcanoïdes possèdent presque tous une molécule d’azote qui les rend pharmaceutiquement très actifs. Certains sont des médicaments connus qui ont des vertus thérapeutiques avérées. D’autres alcaloïdes ont une action directe sur le corps : activité sédative, effets sur les troubles nerveux.
Les vitamines
Bien qu’elles soient souvent négligées, de nombreuses plantes médicinales sont très riches en vitamines
Les minéraux
De nombreuses plantes médicinales sont riches en minéraux. Les plantes, notamment celles issues de l’agriculture biologique, tirent les minéraux du sol et les transforment en une structure aisément assimilable par l’organisme. Dans de nombreux cas, les minéraux contenus dans une plante, que celle-ci soit utilisée sous forme de salade ou de compléments nutritionnels, participent activement à son activité thérapeutique dans l’organisme. Le pissenlit est un puissant diurétique, effet dû à sa concentration en potassium alors que la prêle, grâce à sa forte teneur en silice, est efficace contre l’arthrite, contribuant à réparer le tissu conjonctif.

